La vocation européenne du CEIPI, fruit de son histoire, se traduit par les mots "études internationales", termes largement significatifs
De nombreux facteurs sont à l'origine du rayonnement et du choix d'implantation du CEIPI. En effet, ni l'année de sa création ni le choix de Strasbourg en tant que siège du Centre ne sont dus au hasard. Nous citerons tout d'abord l'influence directe du Conseil de l'Europe siégeant également à Strasbourg et initiateur de l'européanisation du droit des brevets : c'est en 1963 que fut achevé le premier travail important sur un droit européen uniforme, par la signature à Strasbourg de la Convention harmonisant certains éléments du droit des brevets d'invention.
L'organisation elle même du CEIPI en refléta aussi bientôt la vocation internationale. Le centre était composé de trois sections. La section française dispensait aux spécialistes français un enseignement en matière de propriété intellectuelle à l'échelle nationale et internationale. La section internationale consacrait son programme de formation au contrat de licence et s'adressait aux spécialistes français et étrangers, désirant acquérir des connaissances nécessaires de droit international. La section recherche, quant à elle, était conçue comme une structure chargée de coordonner l'ensemble de l'activité en la matière.
Mais c'est aussi grâce à ses liens très étroits et anciens avec l'OEB que le CEIPI pût acquérir l'envergure européenne qu'on lui connaît aujourd'hui.
Le Conseil d'administration du CEIPI nomma R. Singer, Directeur de la section internationale, avec le double objectif de fournir le soutien nécessaire à la réalisation des cours et les bases administratives requises à leur bon fonctionnement. Cette action, soutenue décisivement par J.J. Burst, mît pour la première fois en évidence aux yeux du monde extérieur la relation CEIPI/OEB. Simultanément naissait une relation étroite avec l'EPI, qui conduisit à la Formation de base CEIPI/EPI en droit européen des brevets ainsi qu'aux cours de préparation à l'examen européen de qualification de mandataire agrée, tels qu'on les connaît actuellement.
Le public
Aujourd'hui, les participants à la formation sont des "étudiants" titulaires d'un diplôme de 2nd cycle, technique ou scientifique, issus donc de secteurs très variés et poursuivant, en conséquence, des objectifs professionnels tout aussi différents. Seuls candidats qualifiés pour suivre l'enseignement du CEIPI, organisé sous forme de tutorats, ce sont eux qui prennent directement contact avec le Centre lorsqu'ils désirent participer aux séminaires préparant à l'examen européen de qualification de l'OEB. Formation unique en France et très prisée puisque le nombre de participants aux enseignements de base est de 400 personnes et dépasse 500 pour les séminaires.
L'encadrement des étudiants et surtout l'entretien des relations amicales et chaleureuses avec les tuteurs sont le premier soucis du CEIPI. Les tuteurs, ces trésors du CEIPI, œuvre précieuse nécessitant des soins sensibles, sacrifient de leur temps, pourtant si précieux, pour enrichir le corps professoral du Centre.
Les motivations qui animent nos chers tuteurs sont aussi diverses que nos tuteurs eux mêmes. On y trouve le sentiment du devoir de participer à la formation des générations futures, l'amour de l'enseignement, les moments partagés avec les jeunes, grâce auxquels on garde une part de sa propre jeunesse, la sensation de participer à une activité motivante, dépassant le cadre du travail mais toujours en relation avec l'activité professionnelle.
De plus en plus d'anciens étudiants désirent contribuer à l'œuvre du CEIPI et offrir ainsi leurs connaissances et leur énergie pédagogique. Suivre ainsi le modèle de leurs aînés, qui, bien souvent, nous disent combien ils sont heureux de faire partie, en tant que céipistes, d'une entreprise véritablement européenne.
Dieter Stauder