La Science ouverte en quelques mots

La science ouverte et le libre accès

La science ouverte (Open Science) vise à rendre la recherche scientifique accessible à tous. Elle repose sur des principes favorisant l’ouverture, le partage des publications, des données, des logiciels, des codes sources, des protocoles produits par les chercheurs via des licences ouvertes, afin de bénéficier à la communauté scientifique et à la société.

La science ouverte établit ainsi de nouvelles normes pour rendre la recherche plus accessible, reproductible, transparente, inclusive et collaborative, contrairement aux systèmes scientifiques fermés, où l’accès à la recherche et ses résultats sont payants.

Le libre accès (Open Access) est un levier indispensable pour ouvrir la science et permettre l’accès aux connaissances scientifiques.

Sa naissance remonte aux années 1990 et repose sur le développement de deux technologies plus anciennes ; le réseau informatique Internet (1983) et le World Wide Web (1989). Associées, les deux technologies permettent d’interconnecter des ordinateurs et des serveurs sur un, puis des réseaux mondiaux ; de consulter des pages regroupées sur des sites internet ; d’échanger des documents informatiques, désormais reliés (hyperliens), en bref … de communiquer des informations et des données de manière simple, directe et immédiate à l’échelle mondiale.

Si les premiers projets permettant de partager librement les résultats de la recherche sont l’œuvre de pionniers et de militants (Projet Gutenberg en 1971), les premières revues accessibles en libre accès et de manière gratuite apparaissent en 1989.

En 1991, la première archive de prépublications en ligne et ouverte voit le jour sous l’impulsion de Paul Ginsparg, permettant aux scientifiques de partager librement les fruits de leurs recherches en physique, puis en mathématiques et informatique ; c'est l'archive ArXiv.


Le prix de l'édition scientifique et le développement du libre accès

La publication scientifique est passée aux mains des maisons d'édition commerciales depuis la seconde moitié du XXe siècle. Elles ont imposé le modèle de l'article comme format standard pour la plupart des publications scientifiques, faisant exploser le nombre de revues destinées aux chercheurs publiant mais aussi aux chercheurs, lecteurs dans les années 1990-2000.

Le marché de l'édition scientifique est désormais structuré au profit de six grandes multinationales historiques tels Elsevier, Springer-Nature, Wiley, Wolters Kluwer, Thomson Reuters, Taylor et Francis. Leur position dominante leur permet d'imposer leurs conditions commerciales aux bibliothèques universitaires, principaux clients dont le rôle est de contracter des abonnements aux revues imprimées et électroniques pour l'ensemble de l'université.

En France, le consortium Couperin, rassemblant plus de 260 établissements dotés d'une mission d'enseignement supérieure ou de recherche est LE principal acteur des négociations et de l'expertise des ressources documentaires électroniques proposées par les éditeurs. Son rôle est de peser dans les négociations avec les éditeurs afin de trouver un "juste prix" aux bouquets de revues proposés via des licences d'accès renouvelées annuellement.

Mais le rapport de force reste encore inégal. Selon le rapport EPRIST concernant les résultats financiers 2015 de l'édition scientifique (en ligne), les six éditeurs scientifiques mondiaux ont réalisé par exemple "un chiffre d'affaires cumulé de 7,5 milliards d'euros, soit 38% du chiffre d'affaires mondial de l'édition scientitifique ". Ils captent en 2015 déjà 65% des profits générés globalement par l'édition scientifique !

Dans ce bras de fer, le mouvement pour le libre accès s'organise à l'échelle internationale et politique, proposant un autre système de publication et de diffusion de l'information scientifique, libre et gratuit, via la voie verte(archives ouvertes où soumission et lecture sont gratuites) et la voie diamant (revues où soumission et accès sont gratuits du côté de l'auteur et du lecteur).

Attention : le libre accès n'est pas toujours gratuit !

  • On distingue les revues publiées en Gold Open Access (voie dorée),où la publication est payante (APC, modèle de l'auteur-payeur) mais la lecture gratuite (la voie dorée ou Gold Open Access).

 

 


L'émergence des politiques publiques en faveur de la Science ouverte et du libre accès

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